Celui qu'on appelle Ver Luisant, Lampyris noctiluca,
n'est pas un ver, il a six pattes, d'ailleurs les mâles sont des
coléoptères classiques : pronotum, élytres coriaces
recouvrant une paire d'ailes membraneuses... Seules les femelles ne se
développent pas totalement, gardent un aspect larvaire et passent
leur vie cachées dans les herbes.
Récemment, en désherbant, accablée par le nombre
de limaces et d'escargots, je me demandais s'il resterait quelque chose
de mes plantations. Heureusement la nature est bien faite : abondance
de nourriture attire les prédateurs. Il y avait déjà
des hérissons au jardin mais pour faire le ménage
il y a aussi de nombreuses larves de Vers Luisants.
S'ils ne sont pas mangés par les oiseaux, ils vont m'aider à
réguler l'invasion de gastéropodes.
En effet les jeunes escargots sont le plat préféré
des Lampyres. Leur petite tête est pourvue de deux crocs acérés
traversés d'un très fin canal grâce auquel ils injectent
un anesthésiant à leurs victimes avant d'en consommer les
chairs fluidifiées par le sérum inoculé.
Ce côté carnassier du Ver Luisant est moins connu que sa
faculté à émettre dans la nuit une belle lueur blanc
verdâtre. Chez la femelle l'appareil lumineux occupe la face inférieure
des trois derniers segments de l'abdomen ; par les belles nuit d'été
elle allume sa lanterne pour attirer le mâle. Lui aussi émet
une faible lueur mais comme les femelles sont aptères c'est de
peu d'importance, elles ne viendront pas à sa rencontre. Heureusement des yeux hypertrophiés lui permettent
de les repérer dans l'herbe. |
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© Catherine Baral |