Il suffit les soirs d'été d'entendre leur concert ou de se promener dans une prairie sauvage où chaque pas les fait jaillir en nuées, pour se douter que les Orthoptères sont nombreux. Ce qu'on sait moins c'est que ce groupe d'insectes représente environ 80 % des espèces décrites. Ils font partie des Hémimétaboles, insectes à la métamorphose incomplète car, même si elles semblent être une réplique sans ailes des adultes, les minuscules larves sorties des œufs devront subir plusieurs mues avant de devenir imago. |
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On classe les Orthoptères (d'ortho > droit et ptèr > aile) en deux groupes : les Ensifères, Sauterelles et Grillons qui ont de longues antennes et les Cælifères, les Criquets, qui ont des antennes courtes et épaisses. |
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Sur la tête, les yeux et les antennes qui permettent d'observer, repérer et identifier partenaires ou ennemis, sources alimentaires... et les pièces buccales. Celles-ci du type broyeur sont munies de palpes qui guident les aliments vers les mâchoires. |
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Sur le thorax, deux paires d'ailes et trois paires de pattes. Si les organes de vol sont réduits chez de nombreuses espèces dites brachiptères, chez d'autres les ailes antérieures — tegmina — étroites et épaissies forment des élytres protecteurs qui s'entrouvrent pour permettre aux postérieures membraneuses de se déplier. Ces dernières sont généralement transparentes mais on peut avoir la surprise de faire s'envoler quelques espèces de criquets aux ailes rouges ou bleutées.
Quant aux pattes, les postérieures sont adaptées au saut : des fémurs (cuisses) très développés permettent à ces insectes d'effectuer des bonds spectaculaires. L'apex de l'abdomen porte les organes sexuels et son observation permet de distinguer les mâles des femelles. Chez les Cælifères (de cael > cavité et fèr > porter) l'oviscapte des femelles est rétracté et l'opération n'est pas toujours évidente mais elle est simplifiée chez les Ensifères (ensi > épée, fèr > porter) dont l'ovipositeur se distingue par sa longueur. Tout comme le galbe des cerques du mâle, sa forme d'épée, de sabre ou de faucille est un bon critère d'identification et les pages consacrées à chaque espèce montrent une photo de l'oviscapte de la femelle. Le mode de reproduction des Ensifères et des Cælifères diffère. Accouplement le plus souvent classique pour les Criquets, le mâle chevauche la femelle comme le montre la photo ci-dessus. Chez les Sauterelles c'est la femelle qui se hisse sur le dos du mâle, il maintient l'extrémité de l'abdomen de sa partenaire avec ses cerques et y dépose un spermatophore contenant ses spermatozoïdes. La femelle en mâche l'enveloppe jusqu'à ce que ceux-ci migrent vers ses voies génitales. Vous trouverez de nombreuses photos de la ponte et des mues en parcourant la Galerie des pontes. |
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Malgré leur adaptation à des biotopes variés certains Orthoptères sont sensibles aux modifications de leur environnement et sont en nette régression. Si le nombre d'espèces photographiées dans le jardin est particulièrement important c'est que celui-ci est exempt de tout traitement chimique et présente une grande variété de milieux sur une faible surface : pelouse xérophile rase, prairie humide, bordure forestière. Contrairement à l'opinion répandue, hors de l'Afrique où sévissent certaines années des essaims de Criquets migrateurs, ce ne sont pas des ravageurs. Les Criquets ne "broutent" que les graminées, Grillons et Sauterelles, omnivores, apprécient quelques plantes mais se nourrissent aussi de pucerons et de chenilles, même la Courtilière, que je n'ai jamais vue au jardin, nous débarrasse des vers blancs et autres larves. |
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© Catherine Baral |