Quatre septembre 16h23 : Je ne sais comment j'ai pu le remarquer. Juste un brin d'herbe parmi des milliers d'autres ! Pourtant sur celui-là, je distingue, régulièrement espacés, six minuscules points blancs. Oeufs, larves, galles ? Une photo me permettra certainement d'en savoir plus mais je n'ose me relever. Perdre de vue ce brin d'herbe serait perdre ma découverte et il n'y a autour de moi rien qui puisse servir de repère. Finalement je délimite son emplacement avec une tige sèche coupée en trois. Il ne reste qu'à espérer que les chats qui me suivent au jardin ne détruisent le frêle tipi en passant par-là. |
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Le lendemain matin je retrouve mon brin d'herbe et les petits oeufs. Ils ont grossi et font maintenant près de trois millimètres. Sur l'écran je vois le mince fil qui les relie ainsi que les taches noires des ocelles. Alors que tout au jardin souffre de la sécheresse, j'en viens à souhaiter qu'il ne pleuve pas afin de pouvoir suivre leur développement jusqu'au bout. Le six septembre je découvre sur une photo que deux intrus ont pris place bien alignés au bout du rang. Heureusement que je sais qu'il n'y avait que six oeufs ! Quatre d'entre eux commencent à prendre un ton plus foncé. |
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Dans la matinée du sept, ils ne sont plus que deux sur la tige d'herbe. Les visiteurs ont disparu et les premières larves sont parties après avoir dévoré le chorion de leur oeuf dont il ne reste que quelques traces. Tout est toujours trop petit pour que je distingue quoi que ce soit à l'oeil nu mais, grossies, les deux dernières ressemblent à de microscopiques escargots. Enfin à seize heures je photographie ce qui me semble être de minuscules chenilles. Phytophages elles ont déjà commencé à grignoter la tige d'herbe. |
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Cinq, six, sept, huit paires de fausses pattes ! Ce ne sont donc pas des chenilles de Lépidoptère mais de "fausses chenilles", des larves d'Hyménoptère. L'examen d'une photo va me permettre de préciser un peu. On y voit nettement les incisions régulières faites par l'insecte qui a pondu. Il s'agit très probablement d'une "Mouche à scie". La plupart des femelles de cette famille (Symphytes Tenthredinidae) possèdent un ovipositeur denté en forme de scie, qui leur permet de découper des fentes dans les végétaux et d'y déposer leurs oeufs. Mes possibilités d'identification s'arrêtent là mais quel plaisir de jouer dans l'herbe au détective en herbe. |
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6 septembre 11 h 30 : Cherchez les intrus ! |
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