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De la friche au jardin - 1 : Etat des lieux.


Friche
À l'origine de cette aventure, un coup de foudre. Pour une maison, sa glycine, un très vieux chêne. Je ne connaissais ni le village, ni la région, le Nord/Ouest du Maine-et-Loire, et aujourd'hui encore je me demande si à l'époque j'ai fait ou non le tour du terrain. Réaliser que c'était une friche bien trop grande pour moi n'y aurait certainement rien changé, il y avait de l'inconscience dans l'air et j'aimais la maison.

Je n'ai de cette période que quelques mauvaises photos faites avec un appareil jetable. Elles permettent malgré tout de se faire une idée de l'état des lieux. Le "jardin", un grand triangle de 4000 m² presque entièrement à l'arrière de la maison superbement placée face à un étang et un château, est un terrain laissé à l'abandon. Une friche, bordée par deux petites routes, dont le fond est barré par un mur de sapins noirâtres et difformes qui bouchent l'horizon. D'autres arbres le ceinturent. Au centre : des herbes, des orties, des ronces qui viennent jusqu'au bas de la porte et cachent un puits sans margelle.
Mais il y a LE chêne - pédonculé, 3m60 de tour de taille, 20m d'envergure - qui deviendra mon sujet d'observation favori. Ses branches surplombent une grande grange de bois posée sur un socle de béton surélevé. Pour finir, car la présentation serait incomplète sans avouer l'horreur, à 10 m de la porte du salon un immense poteau électrique en béton trop coûteux à déplacer.

Jardin abandonné
Ma première décision est de charger une entreprise de niveler le terrain sur une vaste surface à l'arrière de la maison, afin de dégager les accès, le puits et le pied du gros chêne. La terre récupérée permet de remblayer et masquer la base de la grange. Le mur de sapins noirs est abattu, libérant un bouquet de prunelliers, une aubépine, un jeune chêne, un petit Nordmann, un vieux pêcher couvert de fruits amers, un noisetier... et l'horizon.

Je redécouvre les couleurs du ciel et peux admirer tous les mois, la pleine lune qui se lève sur le champ alors qu'en face le soleil se couche sur l'étang.
Le jardin  1998
Photos et textes © Catherine Baral - all rights reserved