Camouflage et mimétisme

2 : Manger ou être mangé

Même si le camouflage aide à survivre, le problème reste : manger ou être mangé. Certains insectes sont végétariens, herbivores ou granivores... et, bien que leur survie soit tributaire des aléas climatiques, de la pérennité de leur biotope et des traitements phytosanitaires, pour eux cela semble plus simple. Pollen, nectar, fleurs, feuilles, graines... les plantes déploient des trésors d'inventivité pour séduire les insectes. Elles les nourrissent, ils les fécondent, chacun y trouve son compte. Ils se contentent souvent de pondre sur ou à proximité de la plante hôte de leurs larves. Cependant tous les cas de figure sont possibles et le régime alimentaire des imagos n'est pas toujours le même que celui des larves. Ceux qui se nourrissent de nectar ont, selon les espèces, des larves phytophages ou carnivores.
Pour ceux dont les larves sont carnivores, nécrophages ou autres, la vie est plus difficile.  Elle est courte, il faut se reproduire, assurer la survie de l'espèce. Ils ne pondent que lorsque la proie qui servira de nourriture aux larves est trouvée. Parfois la régulation des naissances semble même programmée. Ainsi notre Coccinelle à 7 points ne pond que lorsque la nourriture est en quantité suffisante pour ses larves. Mieux, d'une façon innée elle "sait" où et à quel moment pondre pour que ses oeufs éclosent au moment où les colonies de pucerons seront nombreuses. Qu'ils soient phytophages, omnivores ou carnivores... insectes et arachnides utilisent différentes méthodes pour parvenir à leur fin : chasse à l'affût, pièges, poursuites suivies de piqûres paralysantes ou mortelles... Cliquez sur les vignettes pour accéder à une image plus grande ou à la page de l'insecte, vous verrez que ce n'est pas toujours le plus gros qui gagne !
Chrysopa perla Chrysope	Xysticus sp Xystique	Nabis sp Punaise
Formica sp Fourmi et Géophile	Misumena vatia Thomise ou Misumène	Mantis religiosa Mante religieuse
Coccinella septempunctata Coccinelle à 7 points	Tettigonia viridissima Grande Sauterelle verte	Synaema globosum Araignée Napoléon
La forme des pièces buccales des insectes varie selon leur régime. Ceux qui broutent les étamines comme la Grande Sauterelle verte et la Cétoine dorée et ceux qui mastiquent de la chair comme le Frelon ci-dessous ont des mandibules, un appareil buccal du type broyeur. Même chose pour les espèces de Coccinelles carnivores. Les buveurs ou les suceurs ont juste besoin d'une trompe pour aspirer les jus sucrés. Chez les Papillons, qui ne se nourrissent que de nectar, cette trompe s'est allongée afin de leur permettre d'aller aspirer celui des plus profondes corolles. Enfin d'autres insectes — les Punaises, les Taons ou les Moustiques par exemple — doivent piquer, transpercer la cuticule ou la peau de leur victime avant d'en aspirer les liquides nutritifs souvent fluidifiés par leur salive. Leur appareil est de type piqueur-suceur.
Vespa crabo Frelon	Palomena prasina Punaise verte	Hemaris fuciformis Sphinx-Gazé
Principal prédateur des insectes les Araignées ne se nourrissent que de liquides. Elles n'ont pas de pièces buccales broyeuses et pourtant attrapent et consomment des proies bien plus grosses qu'elles, regardez celles de Misumena vatia ! Leur arme : de fortes pinces appelées chélicères. Terminées par un croquet creux qui injecte du venin, ces chélicères leur permettent de maintenir fermement leur victime le temps que le venin paralysant fasse son effet, des sucs digestifs la liquéfient ensuite. La proie est ainsi prédigérée puis aspirée.
Enfin il ne suffit pas de se nourrir, il faut pouvoir surveiller l'ennemi, fuir, courir se cacher, s'envoler. Chez les Arthropodes comme chez les mammifères, ne survivent que les individus en pleine forme. L'entretien des pattes et des ailes, la toilette des yeux et des antennes, organes sensoriels servant à identifier les odeurs et/ou les formes, est donc une tâche primordiale.
Mantis religiosa Mante religieuse	Halictus sp Halicte	Suillia sp
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© Catherine Baral